Le nouveau CEO d’Uber n’aura pas convaincu à Londres

Déception pour Uber à Londres qui espérait que des excuses et une visite de son nouveau PDG en personne suffiraient à amadouer le régulateur local du transport qui le mois dernier a décidé de ne pas renouveler son permis d’exploitation.

Début de semaine, le maire de Londres, Sadiq Khan a déclaré que Transport for London (TfL) maintiendra et défendra sa décision de ne pas renouveler la licence d’Uber. Le processus d’appel d’Uber est susceptible de durer des mois. La firme américaine pourra continuer à fonctionner à Londres pendant ce processus.

Rappelons qu’à la fin du mois dernier, TfL (Transport for London) a annoncé qu’il ne sera pas procéder au renouvellement de la licence d’Uber en raison de son approche et de sa conduite démontrant «un manque de responsabilité d’entreprise touchant à un certain nombre de questions susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique».

Les quatre griefs retenus par TfL sont les suivants:

-L’approche d’Uber en matière de signalement des infractions pénales graves (la compagnie a depuis déclaré qu’elle travaillait avec la police de Londres sur un nouveau système de signalement des crimes).

-Son approche dans la façon dont les certificats médicaux frauduleux ou contrefaits sont obtenus par les conducteurs.

-Son approche pour effectuer des vérifications des antécédents afin de s’assurer que les conducteurs n’ont pas de casier judiciaire.

-L’utilisation d’un logiciel secret (baptisé Greyball) apparemment conçu pour empêcher les services de réglementation et de contrôle d’avoir un accès complet à l’application et d’avoir ainsi empêcher les fonctionnaires de veiller au bon respect de la loi.

Sur Greyball, Uber a déclaré qu’il n’avait pas utilisé le logiciel à Londres pour échapper au régulateur entraînant le scepticisme et la question de savoir, quelle était alors l’utilité de Greyball ? Le régulateur exige des réponses précises sur ce point.

Toujours cette semaine mais de l’autre côté de l’Atlantique, Bloomberg a rapporté que Uber fait face à au moins cinq enquêtes criminelles du Département américain de la Justice. Cela fait deux de plus que précédemment rapportées. Les enquêtes supplémentaires du Department of Justice ont pour objet de savoir si Uber a violé les lois sur la transparence des prix et connaître son rôle dans le vol présumé de secrets commerciaux liés à la technologie sur les voitures autonomes de Waymo filiale d’Alphabet. (Waymo demande1 milliard de dollars pour abandonner les poursuites).

Il est certain que le goût prononcé et même immodéré de Uber pour la transgression des règles commence à en agacer plus d’un et pas seulement chez les taxis. Il n’est pas sûr qu’un changement de PDG suffise à faire oublier le concert de casseroles et à nettoyer la boue qui colle à ses semelles.

L’approche d’Uber en matière de signalement des infractions pénales graves (la compagnie a depuis déclaré qu’elle travaillait avec la police de Londres sur un nouveau système de signalement des crimes)

En effet début de semaine, l’entreprise a été convoquée lors d’une session du comité parlementaire britannique chargé de se pencher sur les pratiques de travail des plateformes de l’économie dite de « partage ». Uber a été épinglé pour le caractère agressif de sa réponse initiale à la décision de TfL. Lors de la même session, la firme américaine a également été confrontée à des questions sur son traitement des signalements d’agressions sexuelles par les conducteurs sur sa plateforme et sur les risques pour les usagers de la route que font courir des conducteurs Uber surmenés et épuisés par des amplitudes horaires invraisemblables.